Secouru grâce à inReach : en Alaska, un homme perd sa maison dans un incendie et survit 23 jours en pleine nature
Le 17 décembre, il faisait -15 degrés à l’extérieur et, après une longue journée de travail sur ses terres en Alaska, Tyson Steele avait oublié d’alimenter le feu du poêle à bois avant de s’endormir. Réveillé par un frisson en pleine nuit, il jette rapidement dans le feu un gros morceau de carton, quelques bûches fendues et de l’amadou, avant de retourner se coucher.
Cette décision était sur le point de se transformer en cauchemar. Une tragédie que Tyson Steele n’avait jamais envisagée en achetant son petit bout de terrain et sa maison en Alaska, le rêve de toute une vie.
Alors qu’il était sur le point de se rendormir, il remarque un trou dans le plafond et du feu qui s’en échappait. Pensant que ce n’était pas trop grave, il attrape un extincteur mais… Pouf ! L’extincteur était vieux et rien ne sortait. Sortant de la maison pour jeter de la neige sur les flammes, il constate alors que tout le toit était embrasé.
Steele n’a eu que quelques secondes pour réagir. Il s’est précipité dans la maisonnette pour attraper tout ce qu’il pouvait, mais les flammes dévoraient déjà tout. Y compris tous ses appareils de communication qu’il rechargeait sur une même multiprise. Sa radio, son téléphone portable et son appareil de communication par satellite inReach étaient partis en fumée. Alors que le toit commençait à s’effondrer au-dessus de sa tête, Steele a attrapé des couvertures, des pulls et d’autres outils près de lui, et s’est enfui du bâtiment en feu.
En quelques instants, Steele avait perdu son abri, ses moyens de communications et, chose tragique, son chien. Au début de l’incendie, Steele avait fait fuir son compagnon à quatre pattes, mais dans le chaos ambiant, le chien n’a jamais réussi à s’échapper.
Pendant un moment, vêtu seulement d’un caleçon long et pieds nus dans ses bottes d’hiver, Steele s’enfonce dans la neige, regardant les flammes dévorer tous ses biens. À ce moment-là, il comprend qu’il n’aurait jamais dû jeter le gros morceau de carton dans le poêle à bois, qui n’avait pas de pare-étincelles. Une étincelle s’était probablement envolée par le conduit et avait atterri sur une partie du toit en plastique, d’où le feu s’était ensuite propagé.
« Mais j’ai aussi compris que chaque moment que je passais assis dans la neige, en état de choc à m’apitoyer sur mon sort, me faisait perdre un temps précieux », précise Steele.
Il avait une réserve de nourriture de deux ans, et elle partait en flammes. Les matières grasses et les huiles dans le garde-manger, et le réservoir de propane à proximité, avaient tout simplement renforcé l’incendie. Finalement, seules quelques conserves en avaient réchappé. La plupart de ses réserves avait éclaté et commencé à fondre.
Après environ neuf heures à pelleter de la neige pour étouffer le feu, Steele fait le point sur ce qu’il lui restait. Entre autres choses, sa survie dépendrait de la quantité de nourriture qu’il serait capable de conserver. Il avait 60 boîtes de conserve de nourriture à peu près comestible, soit deux boîtes par jour pendant 30 jours.
Préparé au pire
Le grand-père et le père de Steele avaient tous deux vécu en Alaska.
« Enfant, j’adorais écouter leurs histoires, raconte Steele. Je savais qu’un jour, j’irais en Alaska. »
Six ans avant d’acheter sa propriété, il avait trouvé un emploi dans une pêcherie sur Admiralty Island, avant d’en devenir le gardien en hiver. Là, il a connu les bons et les mauvais côtés de la vie en Alaska, qu’il a toujours aimée.
Enfin, il a fini par acheter un terrain. Sur l’une des parcelles se trouvait une maison construite dans les années 1980, qu’il avait prévu de remettre en état au fil du temps. C’était vraiment au milieu de nulle part, à environ 30 km de toute civilisation et accessible uniquement par avion privé.
« J’aimais tout simplement être dans la nature, explique Steele. J’aimais puiser de l’eau fraîche dans la rivière plutôt que de l’eau du robinet. J’aimais avoir du bois sur place au lieu d’aller au magasin de bricolage. J’aimais tout simplement ce style de vie. »
Ça a donc été un crève-cœur de voir cette vie partir en flammes. Mais, ayant passé beaucoup de temps en Alaska et dans des excursions hivernales dans des endroits reculés, Steele savait qu’il avait les compétences nécessaires pour survivre.
« C’était plus une question de mental que de survie. Je savais que la clé pour ne pas partir en vrille, c’était de rester occupé, donc même si j’avais uniquement envie de me blottir dans mon sac de couchage pour rester au chaud, je ne pouvais dormir qu’un certain temps avant de me lever et faire quelque chose. Alors je me suis occupé. »
Pour ne pas rester les bras croisés, Steele s’est mis au travail la nuit du 17 décembre.
Toujours, toujours faire quelque chose
Malheureusement, comme Steele était très occupé à rénover la maison, il ne prenait que périodiquement des nouvelles de ses proches, chose qu’il allait regretter. Il avait dit à sa famille de ne pas s’inquiéter s’ils n’avaient pas de nouvelles de lui, et la dernière fois qu’il avait pris des nouvelles de ses parents et leur avait dit que tout allait bien, c’était la veille de l’incendie. Il savait donc qu’il pouvait s’écouler plusieurs semaines avant que sa famille ne donne l’alerte.
Le périple avant d’atteindre le lieu de vie le plus proche était parsemé de rivières, de lacs, de forêts, de neige profonde et fréquenté par des animaux sauvages, comme des élans et des loups. Sans GPS ni carte, il était hors de question de marcher pour se mettre à l’abri.
Donc, en plus d’économiser une ration de nourriture, la prochaine tâche sur sa liste était de trouver des vêtements appropriés ; en particulier un pantalon, des chaussettes, des gants et une vraie veste. Il faisait terriblement froid, et il allait faire jusqu’à -30 degrés dans les semaines à venir. Dans une remise, il trouve quelques vieux vêtements du propriétaire précédent, dont une vieille combinaison de motoneige des années 1980. Elle était gelée et s’effritait, mais c’était mieux que rien. Il trouve aussi des gants de jardin pour se couvrir les mains.
Ensuite, il s’est mis au travail pour reconstruire un abri sur les cendres de sa cabine. Il utilise des débris, du bois et des bâches pour construire l’abri autour du poêle à bois, encore en état de marche.
« Si j’ai appris une chose dans les nombreux camps d’hiver que j’ai suivis dans ma vie, c’est qu’il faut y aller doucement, raconte Steele. Je n’avais pas le droit à l’erreur. »
Avec de simples gants de jardin, Steele ne pouvait enfoncer qu’un seul clou à la fois pour construire son nouvel abri, avant de devoir aller se réchauffer les mains auprès du feu pendant au moins 15 minutes.
Ce feu aussi était crucial. Toutes ses allumettes et tous ses briquets étaient partis en fumée.
« Je ne devais absolument, sous aucun prétexte, le laisser s’éteindre. »
Steele devait donc alimenter religieusement le feu toutes les trois heures, même pendant la nuit, alors qu’il essayait de dormir.
« C’était la source et le cœur de ma survie. »
Il a pensé au fait que si son pilote privé ou un hélicoptère de secours arrivait, ils auraient besoin d’un endroit pour atterrir. Le seul endroit pour le faire serait un lac gelé, à presque un kilomètre de là. Chaque jour, il passait du temps à tracer une piste jusqu’au lac, ne pouvant parcourir que vingt mètres à la fois avant de devoir faire demi-tour et regagner le feu pour se réchauffer.
Steele s’est alors rendu compte que si quelqu’un survolait l’endroit pour vérifier qu’il allait bien, on pourrait voir son abri de fortune et penser que tout était normal.
« J’avais besoin d’un signal pour dire que j’avais des problèmes, raconte-t-il. De plus, je pourrais peut-être finir par m’effondrer un jour et ne plus pouvoir sortir et gesticuler. »
Il a tracé un grand « SOS » en piétinant la neige, qu’il a ensuite rempli de cendres. Souvent, de la neige fraîche recouvrait le message, qu’il devait le piétiner à nouveau.
Rester positif
Pendant tout ce temps, épuisé physiquement et mentalement, frigorifié au point d’avoir des engelures et extrêmement affamé, Steele essayait de rester positif.
« À mon avis, plus encore que de rester occupé (et c’est un cliché pour moi de dire ça), l’important, c’est de rester positif et garder le moral, raconte Steele. Mais pour garder le sourire dans cette situation tragique, je devais volontairement considérer la beauté qui m’entourait. »
Il chantait des chants de Noël le jour du réveillon, essayait de rire de sa situation (comme lorsqu’un élan a piétiné son SOS) et décomptait chaque nouveau matin, célébrant le fait qu’il avait survécu un jour de plus.
Mais dans les coulisses, les choses avançaient. Le 1er janvier, les parents de Steele s’inquiètent de ne pas avoir eu de nouvelles de leur fils pendant deux jours de fête. C’était inhabituel, même s’il était occupé ou rencontrait des problèmes avec ses moyens de communication.
Ils contactent le pilote qui transportait Steele depuis et vers l’Alaska et lui demandent de déposer des provisions. Le pilote craignait que la situation soit bien pire qu’un simple besoin de ravitaillement, mais comme il faisait trop froid pour qu’il puisse voler, il suggère alors de contacter les Alaska State Troopers. Cependant, la météo les clouait au sol eux aussi. Il a fallu attendre une accalmie, le 9 janvier.
C’est le 23ème jour de son calvaire au fin fond de l’Alaska, avec un stock de nourriture très limité, un abri de fortune et sans le moindre appareil de communication, que Steele a entendu l’hélicoptère dans les airs.
« J’ai tout de suite su qu’il venait pour moi », confie Steele.
Il a commencé à faire de grands gestes pour diriger l’appareil vers la piste d’atterrissage qu’il avait piétinée. N’ayant plus grand-chose en sa possession, il est simplement monté dans l’hélicoptère, embarquant pour gagner un endroit chaud et en sécurité. Il était soulagé, mais triste de quitter l’endroit qu’il avait passé des années à s’approprier.
Un rude apprentissage
Des années auparavant, Steele avait acheté un inReach Explorer+ pour préparer l’une de ses expéditions hivernales.
« C’est tellement important, raconte-t-il. Cet appareil m’a sauvé plusieurs fois. »
Une fois, lorsque le moteur d’un bateau est tombé en panne alors que Steele voyageait en mer, se retrouvant bloqué entre Juneau et une île, il a utilisé son inReach pour appeler à l’aide. Une année, il s’est même servi de l’appareil comme moyen de communication principal.
Il affirme qu’il aurait dû garder l’appareil sur lui ou dans un endroit sûr lorsqu’il était dans sa petite maison. S’il avait eu l’inReach après l’incendie, il aurait pu déclencher un SOS et être secouru beaucoup plus tôt.
« En fait, c’est l’une des choses auxquelles j’ai pensé pendant mes 23 jours de survie, là-haut, dit-il. Il faut vraiment dire aux gens d’en prendre soin et de toujours s’assurer que leur inReach est en sécurité. Même si c’est juste un système de secours, il faut le préserver. »
Désormais, il conservera au moins une partie de ses produits de première nécessité dans un endroit séparé de son abri et stockera des aliments non périssables dans plusieurs endroits.
Tyson Steele conseille également aux personnes qui passent du temps seules dans la nature, ou qui vivent dans des régions reculées, d’adopter des protocoles de communication rigoureux. Il avait rencontré des problèmes avec son générateur et, parfois, n’avait pas pu recharger ses appareils.
« J’aurais dû réparer immédiatement mon générateur et charger un appareil, dit-il. Je n’aurais pas dû attendre. J’ai tout simplement commencé à être paresseux. C’était de plus en plus facile de se laisser aller, et c’était une mauvaise idée. »
Heureusement, Steele a survécu. Il est maintenant capable de transmettre les leçons qu’il a tirées d’un événement aussi grave. Il envisage un jour de retourner en Alaska et de reconstruire sa maison, mais pour l’instant, il se remet. Et il célèbre la vie, tout simplement.
« Je suis tout simplement très heureux d’être en vie et en bonne santé », conclut-il.
AVIS : Pour accéder au réseau satellitaire Iridium pour le suivi en direct et la messagerie, y compris les fonctionnalités SOS, un abonnement satellitaire actif est nécessaire. Certaines juridictions réglementent ou interdisent l’utilisation de dispositifs de communication par satellite. Il est de la responsabilité de l’utilisateur de connaître et de respecter toutes les lois applicables dans les juridictions où il prévoit d’utiliser l’appareil.