Katie Schide au sommet !
L’athlète Garmin Katie Schide vient de remporter la plus mémorable des courses autour du Mont-Blanc en 23h 15mn et 12s devant la canadienne Marianne Hogan. Un magnifique résultat qui propulse l’Américaine à la 22e place du classement général, à 3h30 de Kilian Jornet. Pour Katie Schide, cette victoire est « la plus belle de sa carrière ». Contactée quelques jours après sa prestation autour du Mont Blanc, c’est avec la bonne humeur qu’on lui connaît qu’elle est revenue sur sa course.
« Je n’en reviens toujours pas », lance-t-elle depuis Isola 2000 où elle a élu domicile en 2019 après 3 années passées à Zurich. « J’étais très en forme. Je savais que j’allais faire un joli résultat. Mais j’étais loin d’imaginer que j’allais terminer la course en tête chez les femmes. »
Il faut dire que rien ne prédestinait Katie Schide à entamer une carrière de traileuse professionnelle… « Je suis venue à la course à pied très tardivement. Enfant, je ne courais pas. Adolescente non plus d’ailleurs… J’étais plus accro à la randonnée. » Installée dans l’Utah avec ses parents, elle pratique le hockey sur gazon jusqu’à ses années universitaires. « En 2011, l’année de mon entrée à l’Université, j’ai commencé à travailler durant l’été dans des refuges de la forêt nationale de White Mountain. C’est à ce moment précis que je suis tombée amoureuse des montagnes et que je n’ai plus jamais voulu les quitter. » La suite… on la devine. Katie Schide découvre la course à pied. Le trail plus exactement. Et c’est une révélation. « Je me sentais libre. Bien dans mon corps et dans ma tête. Courir dans cet environnement naturel et sauvage… c’était incroyable. Technique et difficile aussi. » Rapidement, elle allonge les distances. L’ultra devient une évidence. « J’ai rapidement compris que j’avais du potentiel et que je pouvais devenir pro. »
Première compétition en 2015. Le Logan Peak Trail Run, long de 28 miles, qu’elle remporte. « J’ai su à cet instant précis que le running était fait pour moi. Que la course à pied serait l’histoire de ma vie. » En 2016, elle déménage à Zurich pour entreprendre des études de doctorat à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. C’est là qu’elle rencontre son futur conjoint et mentor, l’ultra-traileur Français Germain Grangier. Très vite le couple enchaîne les voyages, les ultras-trails dans l’Hexagone, les victoires aussi.
Pour cette édition 2022, Katie Schide avait mis les bouchées doubles. « Je me suis beaucoup entraînée. J’étais très bien préparée. Chaque jour, je courais entre 3 et 4 heures. C’est moins que les années précédentes. Mais ce temps consacré à la course s’est avéré beaucoup plus efficace. C’était plus intensif. Plus technique. Plus exigeant aussi. »
La stratégie de l’athlète Garmin ? « Partir le plus rapidement possible pour prendre immédiatement de l’avance sur mes poursuivantes. Je plaisante ! Je n’avais pas vraiment de stratégie… Chez moi, c’est le feeling qui compte. Je me sentais bien. Mes jambes répondaient, mon corps était détendu… du coup, j’allais vite. Et pendant la nuit, le rythme a été très soutenu. Peut-être trop ! Quand je suis arrivée à la base de Courmayeur, j’avais 17 minutes d’avance sur Marianne Hogan. La course s’annonçait bien. » C’était sans compter sur la remontée spectaculaire de la Canadienne. Dans la descente qui mène vers La Fouly en Suisse, Marianne Hogan dépasse l’Américaine. « Elle est arrivée derrière moi. Super forte. Elle m’a dépassé et a littéralement filé au loin… je me disais que je ne la reverrai plus. Que c’était terminé. » 105 kilomètres ont d’ores et déjà été parcourus. « Mes jambes ne voulaient plus bouger, j’étais fatiguée et je commençais à avoir des étourdissements… Là, le feeling n’était pas bon, précise-t-elle avec humour. Je me suis même demandé à un moment donné si j’allais continuer la course. »
« Je suis complètement accro à la technologie. J’en ai besoin. Je pense que ça me rassure… »
Voulant à tout prix terminé sa course avant le coucher du soleil, Katie Schide poursuit son effort, « coûte que coûte ». « C’est à La Fouly que tout a basculé. J’ai absorbé toute l’énergie de mon Équipe, de mes partenaires, de mes amis… venus m’encourager. J’ai avalé un sandwich et, comme par magie, j’ai retrouvé mes jambes. Et je suis repassée à l’offensive. » L’œil rivé sur sa montre Garmin, elle surveille sa position et contrôle son temps. « Je suis complètement accro à la technologie. J’en ai besoin. Je pense que ça me rassure… Je ne passe pas non plus mon temps à regarder ma montre mais j’ai pu constater que sans mes datas au poignet, je suis complètement perdue. »
Au quotidien, Katie Schide utilise une Fenix 7S Sapphire Solar. « Avec 3 écrans d’activités en mode running. Le premier avec le temps réalisé, le dénivelé positif, la distance parcourue et ma fréquence cardiaque. Sur mon second écran, l’heure de la journée. Et enfin, la carte, en mode navigation quand j’emprunte un itinéraire que je ne connais pas. » Satisfaite des fonctionnalités proposées ? « Oh que oui ! Toutes les fonctionnalités que j’utilise sont parfaitement adaptées à mon usage. »
Et en course ? « Très honnêtement, c’est le moment où je regarde le moins ma montre. Le moment où les stats ont moins d’importance. Je suis concentrée. Focus sur mes sensations. En course, je n’ai que 2 écrans d’affichés : Avec l’heure, le dénivelé positif et la distance parcourue sur le premier. L’heure de la journée sur le second. Peut-être que si je participais à une nouvelle épreuve dont la signalisation pourrait faire défaut, je téléchargerais l’itinéraire à l’avance… Histoire de ne pas être prise au dépourvu ! »
En plus de la Fenix 7S Sapphire Solar, Katie Schide utilise le inReach Mini. « Presque tous les jours car nous n’avons pas de réseau cellulaire autour de notre maison… Ni même dans notre maison d’ailleurs », s’amuse-t-elle à préciser. « Par ailleurs, cela nous permet de rester connecté en permanence avec Germain lorsque nous sommes en montagne. Soit pour dire « je suis en retard pour le dîner », soit pour une simple question de sécurité en cas d’urgence. Bien addict à la techno, l’ultra-traileuse utilise également le compteur GPS Garmin Edge 1030 à vélo et le home-trainer TACX. « Ah oui… et aussi le moniteur de fréquence cardiaque Garmin HRM-pro. Je vous l’ai dit, j’aime la techno ! »
Mais revenons à nos moutons… Au cœur des Alpes. Alors qu’il ne reste plus que 40 kilomètres à parcourir, la reine de l’ultra-endurance récupère du terrain. L’écart se resserre. Au kilomètre 135, dans la terrible montée vers la Giète, Katie Schide reprend la tête de la course. Pour ne plus jamais la quitter. Elle passe victorieuse la ligne d’arrivée de cette course de 171 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif. « Avec un sentiment de libération. Beaucoup d’émotion aussi. »
Ce qu’elle en retiendra ? L’accueil du public. « Son soutien indéfectible, qui vaut tout l’or du monde. » Ce que cette victoire va changer dans sa vie ? « Rien. J’aime ma vie. Et je ne compte pas en changer. Je vais simplement me fixer de nouveaux challenges. Car c’est quand je coure au milieu des montagnes que je suis la plus heureuse. »