Le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) remporte un Piolet d’or pour l’ascension du Kamet !

Le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) vient de remporter le très prestigieux Piolet d’or ! Ce titre, qui récompense les ascensions les plus exceptionnelles, vient récompenser celle du sommet du Kamet (7 756 mètres) réussie en septembre 2012 par l’équipe.

Sans titre

L’ascension de cette montagne n’est pas une première dans histoire du GMHM. En effet, ce dernier avait déjà réussi la première de l’arête sud-ouest en 1985. Cette fois-ci, le groupe a réalisé la première ascension de la face ouest qui n’avait connu aucune tentative auparavant.

Après Vincent Sprungli en 1993, Lionnel Daudet et Seb Foissac en 2000, le GMHM entre donc à son tour dans le cercle très fermé des tricolores ayant reçu le Piolet d’or !

Découvrez le film de leur expédition :

Film sur l’expédition du GMHM au Kamet en 2012 from gmhm chamonix on Vimeo.

Le lieutenant Didier Jourdain, membre de l’expédition, nous a gentiment accordé une interview pour revenir sur cette aventure datant déjà de plusieurs mois :

Garmin : Comment est venue l’idée de cette ascension du Kamet ?

Didier Jourdain :
En 2009, avec le même groupe, nous étions passé non loin de cette montagne qui nous avait effrayé ! On espérait tous ne pas avoir à la gravir et c’est comme ça que l’histoire a commencé ! Son ascension est finalement arrivée quelques années plus tard comme vous le savez. Nous avions plusieurs projets, dont la Chine, mais c’était compliqué politiquement avec la fermeture du Tibet, puis le Kamet s’est présenté à nous. Après tout, il s’agissait d’un des plus hauts sommets du monde et il avait pour intérêt d’avoir cette face vierge de toute tentative d’escalade. C’était comme si on se retrouvait 200 ans en arrière. L’inconnu en somme !

Garmin : Quel entraînement avez-vous suivi pour préparer cette expédition ?

Didier Jourdain :
La préparation se fait surtout au niveau du matériel et de la logistique. On passe beaucoup de temps à préparer le projet et à faire de la veille technologique. Notre objectif est d’être le plus léger possible pour une performance optimale. Chacun a ses domaines de compétences donc on se répartit les choses de manière très précise.
Concernant la préparation physique, le plus important est de s’acclimater donc nous avons effectué régulièrement de grands dénivelés en haute altitude (entre 3 000 et 4 000 mètres). Ces entraînements d’acclimatation nous ont permis de nous sentir mieux pour l’ascension du Kamet. La préparation a duré un an. Il ne faut pas que les choses se fassent dans la précipitation pour pouvoir acquérir les ressources qui permettront de gravir les dénivelés sans se fatiguer. L’entente du groupe est également très importante dans ce genre d’expédition. Tout le monde doit être sur la même longueur d’onde, qu’on se fasse confiance les uns les autres et surtout se connaître, qu’on sache ce que les autres sont capables de faire.

Garmin : Qu’aviez-vous emmené comme matériel ?

Didier Jourdain :
Nous avions emporté quelques pitons, des sangles, deux tentes de 2 places mono-parois de 1,2kg, un duvet de 800g par personne, des pantalons doudounes, des grosses chaussures, des crampons, des gants, une paire de piolets, des cordes, de la nourriture, 4 cartouches de gaz, etc. Au final, on était sur des sacs de 15kg. L’important est de ne rien oublier mais de prendre le minimum vital. C’est grâce à l’expérience que l’on sait de quoi on a besoin.

Garmin : En quoi les Garmin Fenix vous ont été utiles ?


Didier Jourdain :

Nous avions tous des Fenix mais j’étais le seul à avoir une Fenix en test qui n’était pas encore commercialisée au moment de l’expédition. Elles nous ont beaucoup servi pendant notre entraînement. Lors de l’ascension, elles nous ont surtout permis de voir à quelle altitude nous étions, d’avoir une référence. Les Fenix nous auraient été encore plus utiles en cas de mauvais temps pour revenir sur nos pas ou nous orienter mais, par chance, le temps a été en notre faveur. Pour revenir sur l’optimisation du matériel, cette montre est un bon compromis puisqu’elle est légère et permet de fournir toutes les informations d’un vrai GPS.

Garmin : Etait-il important pour vous d’effectuer cette ascension en style alpin (NDLR : ascension autonome en transportant soi-même leur équipement) ?

Didier Jourdain :
La mission du GMHM est justement la maîtrise des milieux froids et hostiles notamment montagneux. Le but est de tester l’humain dans des conditions extrêmes. On est d’autant plus dépendant du matériel du fait que l’on emporte le minimum. Si quelque chose casse c’est assez embêtant ! D’autre part, le style alpin est très respectueux de l’environnement puisqu’on ne laisse rien derrière nous. On laisse l’endroit tel qu’on l’a trouvé au point de préférer renoncer à grimper plutôt que de laisser des cordes derrière nous.

Garmin : Quelles furent les difficultés rencontrées pendant l’ascension ?


Didier Jourdain :
Finalement, tous les facteurs sont imbriqués les uns dans les autres. La fatigue entraîne l’épuisement physique et ainsi de suite. Beaucoup de problèmes sont liés à l’altitude donc il faut être vigilant. À la fin de l’expédition, nous étions épuisés psychologiquement, physiquement et physiologiquement.

Garmin : Quel sera votre prochain défi ?


Didier Jourdain :

Le prochain objectif sera le Shishapangma, le quatorzième sommet le plus haut du monde et le dernier des 8 000. Nous devrions partir vers septembre/octobre 2013 avec plus ou moins la même équipe que pour le Kamet !